Palais de l'Agriculture
113 Promenade des Anglais
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Mèl
 

Site sur l'histoire de la
Société Centrale d'Agriculture, d'Horticulture
et d'
Acclimatation de Nice et des Alpes-Maritimes

Octobre 1862

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Extrait du Bulletin de la Société, N°8, 3ème trimestre 1862, p. 5 à 31

 

EXPOSITION AGRICOLE ET INDUSTRIELLE
DE LA VILLE DE GRASSE.
(4, 5 et 6 Octobre 1862.)
_______

RAPPORT GÉNÉRAL
de
L'EXPOSITION DE GRASSE
présenté par
M. le baron J. ISNARD.
_______

                MESSIEURS,

    L'imposant concours de ces populations émues, qui
se pressent autour de cette enceinte, annonce qu'un
fait considérable va s'y passer. En effet, l'Agriculture
qui sait retirer du sein de la terre les dons que Dieu lui
a si libéralement prodigués, l'Horticulture qui lui em-
prunte tant d'objets enchanteurs, et l'Industrie, habile
à mettre en œuvre les innombrables matières que le sol
fournit, célèbrent aujourd'hui leur fête. Oui, c'est la
fête des Arts de la Paix que nous venons tenir dans le
lieu même où sont réunies leurs productions d'élite.
Dans peu d'instants les noms des propriétaires intelli-
gents, des ouvriers agricoles laborieux, et des indus-
triels capables vont être proclamés par notre digne
Président. Mais il faut auparavant qu'un compte-rendu
sommaire du travail de chacun des Juris d'examen vous
soit donné, afin que tous ici puissent en quelque sorte
apprécier les titres des lauréats et surtout connaître les
procédés utiles auxquels la Commission générale a voulu
décerner le prix. Il n'est pas hors de propos non plus
d'indiquer d'où émane l'initiative de ce Concours dépar-
temental, et aussi de rendre un tribut de reconnaissance
à tous ceux de nos concitoyens qui en ont secondé les
promoteurs avec tant de dévouement.
    Protecteur déclaré de l'Agriculture, notre Auguste
Souverain a écrit, vous le savez tous, ces mémorables
paroles : « L'AMÉLIORATION DES CAMPAGNES EST ENCORE PLUS
UTILE QUE LA TRANSFORMATION DES VILLES »
(1).
    Quand l'impulsion pour le progrès part de si haut, ne
vous étonnez point que le mouvement s'en propage au
loin et atteigne aux territoires les plus reculés. Les faits
pratiques les plus concluants abondent pour attester la
volonté d'appliquer ce grand principe. Les chemins de
fer se multiplient, et, en ce qui nous concerne, peu de
temps encore nous sépare du moment, où les accents
d'une autre fête annonceront l'ouverture de l'embran-
chement que Sa Majesté l'Empereur a daigné nous ac-
corder ; après les voies ferrées, les chemins de moyenne
communication si nécessaires à l'Agriculture, ont reçu
d'importantes dotations ; enfin de nombreuses expo-
sitions viennent de toutes parts stimuler le zèle des
cultivateurs, récompenser les plus habiles, et, principa-
lement, rendre profitables pour tous les améliorations
obtenues sur les divers points du territoire. Aussi, Nice,
métropole de ce beau département, a-t-elle déjà eu
deux expositions horticoles. Dès qu'il s'est agi d'établir
une exposition à la fois agricole et industrielle, la Société
Centrale d'Agriculture, d'Horticulture et d'Acclimatation
des Alpes-Maritimes a jeté les yeux sur Grasse, siège
de la culture et de l'exploitation industrielle, en grand,
des produits spéciaux de notre climat privilégié. Mon-
sieur le Préfet, toujours en éveil pour le bien public, a
obtenu, en faveur de ce projet, une haute sanction, en
faisant accorder a notre exposition le prix de l'Empe-
reur. Ce projet enfin a pris sa vie dans le concours puis-
sant, dans le dévouement complet que lui a donné notre
excellent Sous-Préfet, qui a été l'âme de toute cette
organisation.
    Que M. le Préfet, que M. le Sous-Préfet reçoivent
donc ici les vifs remercîments de la population ; que
l'Autorité Municipale, dont le concours empressé n'a
pas un instant fait défaut, ait aussi sa part de remercî-
ments. Nous prions également la Société Centrale de
Nice, dont nous voyons avec bonheur les honorables
représentants siéger à ce bureau, d'accueillir la sincère
expression de notre profonde gratitude. Maintenant
pourrai-je passer sous silence les travaux multipliés
de ces Secrétaires de l'Exposition, de ces Présidents des
Juris et des Membres de ces Commissions, dont les uns
ont parcouru en tous sens les arrondissements de Grasse
et de Nice, n'ont reculé devant aucune course pour
visiter les propriétés et les comparer entre elles, et dont
tous ont prodigué leur temps et les efforts de leur zèle
pour examiner les produits, apprécier à fond le mérite
des candidats et couronner le plus digne ? Reconnais-
sance donc à ces modestes citoyens que l'amour du bien
public a soutenus dans leurs fatigues, et haute recon-
naissance ! Ces hommages ne sauraient être déplacés
dans ma bouche. Chargé, à titre de Rapporteur Général,
d'étudier attentivement tous les rapports spéciaux de
MM. les chefs des Juris, afin d'en extraire les faits qu'il
importait de vous signaler, il m'a été donné de les par-
courir soigneusement et de reconnaître avec quel dé-
vouement les Commissions et leurs dignes Présidents et
rapporteurs ont accompli leur tâche. Remercîments
aussi à la Commission du Banquet et à celle de l'Instal-
lation qui a su prendre les dispositions, dont chacun
reconnaît l'excellent aménagement et le bon goût.
    Nous passons, Messieurs, au dépouillement des rap-
ports des Juris d'examen. Les deux premiers, dont je
vais résumer les développements, concernent le prix de
l'Empereur et les objets principaux de la grande culture,
tels que l'olivier, les fourrages, etc., et dénotent chez
le rédacteur une véritable science agricole.

Exploitation rurale.

    L'Empereur, vous le savez, a daigné accorder une
médaille d'or, à titre de prix, pour l'agriculteur dont
l'exploitation est la mieux dirigée dans son ensemble.
Quatre demandes avaient été faites. Les deux de l'arron-
dissement de Nice n'ont pu réunir l'universalité des
conditions demandées ; toutefois, la tentative de culture
du coton, objet si important dans la crise actuelle, ten-
tative que l'on doit à M. Bounin de Nice, est digne
d'éloges.
    Parmi les deux candidatures restantes, appartenant à
notre arrondissement, le Juri a décerné le prix unique à
M. Méro pour l'exploitation de son domaine de la
Paoute. La variété des cultures, l'importance des plan-
tations en arbustes de parfumerie, vignes et oliviers,
l'étendue des prairies, las travaux pour irrigations et
drainage, tout enfin indique le propriétaire intelligent
qui confie à la terre d'abondants capitaux, pour amé-
liorer l'agriculture et la pousser dans la voie du progrès.
    Le Juri a regretté de n'avoir pas de second prix à
décerner. Il aurait unanimement accordé ce témoignage
de satisfaction à M. d'Andon, propriétaire du domaine
de St-Christophe, qui. dans des conditions ingrates
d'accès, présente les résultats les plus avancés en asso-
lements, défrichements, prairies, détournement des
eaux torrentielles et enfin tout ce qui constitue la véri-
table ferme.
    Le même Juri a eu à s'occuper des prix à décerner
à la culture fourragère, aux irrigations les mieux enten-
dues et au meilleur mode d'augmentation et de conser-
vation des fumiers.

Culture fourragère.

    La Commission a décerné des éloges à tous les
concurrents. Chacun sera heureux d'apprendre que ce
point si important dans l'économie agricole, est ainsi
l'objet des soins de plusieurs grands propriétaires, et l'on
doit hautement s'en féliciter. Le 1er prix a été accordé
à M.d'Andon, pour St-Christophe, et le 2me à M. Honoré
Isnard, pour son domaine de Laval.

Irrigations.

    Dans le domaine de M. Honoré Isnard, le Juri a
reconnu, comme modèle, en fait d'irrigation, une super-
ficie de trente hectares de terre, autrefois marécageuse,
et qui maintenant est devenue très-productive, soit en
fourrage, soit en céréales. Cette terre, au moyen de
canaux, de digues gazonnées, de vannes, etc., peut être
arrosée et colmatée à volonté. Aussi les propriétaires et
les cultivateurs peuvent-ils s'instruire là dans l'art si
difficile des irrigations, et le Juri a décerné le 1er prix à
M. Honoré Isnard.
    Le 2me l'a été à M. Paul Bruéry pour sa terre de Biot,
où un drainage, exécuté sur une assez grande échelle, a
rendu fertiles des terrains boueux, où un système d'irri-
gations, par des procédés mécaniques, présente beaucoup
d'intérêt, et où le propriétaire ne cesse de faire des
améliorations.

Engrais.

    Dans cette partie également bien importante, les
prix ont été obtenus, l'un par M. d'Andon et l'autre par
M. Bruéry.

Arboriculture et Sylviculture.

    Le Juri de cette section a eu à s'occuper de diverses
questions culturales, bien dignes d'attention, dont nous
allons donner sommairement l'énoncé.

Meilleure tenue et meilleure taille de l'olivier.

    La Commission a parfaitement envisagé l'état de la
question. Deux cultures différentes de l' olivier se trouvent
en présence. Les pays, que l'on peut regarder comme
étant les types de perfection de chacune de ces cultures,
sont Grasse d'un côté, et St-Césaire de l'autre. La spé-
cialité de la méthode de St-Césaire consiste à cueillir les
olives à la main sur l'arbre, au lieu de les gauler, à ne
pas semer de céréales sous les oliviers, à fumer tous les
ans dans la saison d'hiver, à biner en avril, et toutes les
fois, en été, que la pluie à fait naître de mauvaises herbes.
    Le rapport très bien écrit dont je fais ici l'analyse
entre dans des développements fort intéressants sur la
comparaison des résultats des deux cultures. Comme,
dans les deux méthodes, il y a des succès qui recomman-
dent chacune d'elles, il en tire la conclusion que le bon
agriculteur doit tendre à s'approprier ce que chacun des
deux systèmes a de meilleur.
    Quant à l'application des récompenses, le prix
d'honneur départemental a été décerné à M. Henri
Girard, propriétaire à Grasse, qui dirige lui-même ses
exploitations d'oliviers. Une de ses campagnes est aux
portes de la ville, à la Courade.
    Ensuite, ont été primés, M. Boet, pour l'arrondisse-
ment de Nice et Isnard-Bertrand, pour celui de Grasse.
    Pour St-Césaire, le premier prix a été obtenu par
Raybaud, colon chez M. le docteur Maure, et le second
par Rebuffel, colon chez M. Rouquier.

Culture de l'Oranger et du Bigaradier.

    Le Juri a regretté que, dans cet arrondissement où
cette culture est très développée, il y ait eu si peu de
demandes. Les communes de Vallauris et Cannes ne se
sont point présentées au concours.
    Le prix pour l'arrondissement de Nice a été obtenu
par M. Paul Bounin, et le prix pour celui de Grasse par
M. Méro. Ce sont les plantations qui ont été reconnues
comme les mieux soignées.

Sylviculture en général.

    Le reboisement des montagnes et des terrains dé-
pouillés de végétation, ainsi que l'introduction de
nouvelles essences sont les deux buts auxquels tendent
aujourd'hui les économistes qui se préoccupent du dé-
veloppement de la richesse forestière. Par les sacrifices
que le Gouvernement s'impose pour les plantations de
bois, soit dans ses forêts, soit dans celles des communes,
on comprend quelle importance il y attache. La com-
mission, s'inspirant de ces vues, a décerné le prix uni-
que de Sylviculture à un propriétaire de Grasse qui,
depuis plus de 15 ans, a effectué : en premier lieu, des
semis d'essences indigènes sur près de de 15 hectares,
présentant sur quelques points une jolie végétation, et
en deuxième lieu a élevé en pépinière et planté diverses
essences exotiques, entre autres le Pin Noir d'Autriche,
qui s'annonce comme bien adapté au climat du pays. Il
possède dans cet arrondissement la plupart des espèces
qui s'y trouvent et ses bois feuillus ont paru bien tenus.
Je demande de taire le nom de ce propriétaire (2).

Mûriers.

    Cette même Commission a décerné le 1er prix de la
culture du Mûrier à M. Léotardi pour ses plantations
dans l'arrondissement du Puget-Théniers, et le 2me à
M. Méro, pour celles de la Paoute.

Culture des Fleurs destinées à la Parfumerie.

    La Commission d'examen a fait son exploration à
Nice et dans l'arrondissement de Grasse. Dans les pro-
priétés de M. Méro, soit à la Paoute, soit à Laval, elle a
trouvé une plantation très considérable de bulbes de
tubéreuses, soit montantes, soit à l'état de cayeux. Ces
bulbes sont au nombre de plusieurs cent mille. Elle y a
vu aussi une plantation très importante de jasmins,
partie en plein rapport et partie greffés, et un grand
nombre de rosiers. La menthe et d'autres espèces de
fleurs pour la parfumerie font également partie de ces
cultures dont la bonne tenue et l'importance ont été ap-
préciées par la Commission. Le premier prix a donc été
accordé à M. Méro.
    Le domaine de St-Barthélemy à Nice, appartenant à
M. Paul Bounin, a attiré aussi l'intérêt du Juri. De
jolies plantations de tubéreuses et de jasmins ont fait
décerner au propriétaire le 2me prix, et enfin un 3me prix
est revenu à M. Pierre Hugues, au Plan de Grasse, pour
ses rosiers.
    La banlieue de Grasse, qui est le centre de la pro-
duction des fleurs de parfumerie, par la vaste étendue
des champs couverts de rosés, par l'importance des
plantations de jasmins et de toutes les menues plantes
accessoires, telles que les tubéreuses, la menthe, etc....
et où tant de propriétaires intelligents et de jardiniers
capables soignent si bien leurs cultures, n'a pas offert un
nombre suffisant d'exposants. On doit espérer qu'il y aura
davantage de concurrents à une prochaine Exposition.

Sériciculture et Apiculture.

    La Sériciculture, quoique traversant depuis plusieurs
années une crise si fâcheuse, a droit à des encourage-
ments. Aussi, deux Commissions ont-elles été formées
pour l'examen des éducations, l'une pour l'arrondisse-
ment de Nice et l'autre pour celui de Grasse. Dans le
rapport fait pour Nice, se trouvent de sages conseils
donnés aux éleveurs, ainsi que des indications pratiques
intéressantes.
    L'éducation de M. Ambroise Tiranty de Nice a pré-
senté des résultats très avantageux, son installation
étant également très bonne. Le 1er prix lui a été décerné.
    La Magnanerie de M. Vissian, de Nice, manque de
quelques-unes des conditions d'hygiène recommandées
par la science ; néanmoins sa bonne tenue et le produit
assez élevé de son éducation lui ont valu le 2me prix.
    Dans l'arrondissement de Grasse, deux Magnaneries
ont mérité d'être signalées. L'éducation faite chez M.
Victor Chauve, de Grasse, par les époux Flory, ses fer-
miers, a réuni tous les suffrages. Réussite brillante des
graines du pays, absence de maladie, beauté des cocons :
tels sont les résultats produits. La bonne disposition de
la Magnanerie a été également remarquée. Aussi, le 1er
prix a-t-il été donné aux époux Flory. N'oublions pas
de mentionner que M. Chauve, zélé sériciculteur, est
l'introducteur d'un système nouveau de claies, appellé
d'Avril, que son ingénieuse organisation rendrait utile
à propager.
    La Magnanerie de M. Raybaud-Lange, à la Paoute, a
présenté une éducation de 100 gram. graines du pays.
L'habileté et l'intelligence du propriétaire sériciculteur
ont été reconnues, ainsi que la bonne disposition du
local. Il a obtenu le 2me prix.
    L'importance de l'éducation faite dans le domaine de
M. de Fontmichel, à Laval, m'engage à en dire quelques
mots. La quantité de graine mise à éclosion atteint le
chiffre de 250 grammes. Cette éducation, qui a bien
marché jusqu' à la montée, a été malheureusement
atteinte de la muscardine. Aussi, ne réunissant pas les
conditions du concours, la Commission n'a-t-elle pu
lui accorder aucune prime, bien que la partie des vers
qui a résisté aux attaques de la maladie ait produit de
bons cocons. Il serait à désirer que, par le renouvelle-
ment soit du local, soit des claies, les éducations de M.
Fontmichel pussent réussir, à titre surtout d'encoura-
gement pour ce grand propriétaire, toujours plein de
zèle pour la sériciculture.
    Le prix unique d'Apiculture a été donné à M. Péri-
gaud, de Nice, dont la ruche vitrée figure à l'Exposition.

Culture de la Vigne.

    Le Juri d'examen pour cette culture a eu surtout à
s'occuper des procédés employés pour combattre la ma-
ladie des raisins. Les moyens curatifs proposés par
divers concurrents, en dehors du soufrage, n'ont pu
être primés parce qu'ils manquaient de la sanction de
l'expérience. Le soufrage seul a paru, aux yeux de la
Commission, propre à obtenir des résultats positifs. Le
rapport entre à ce sujet dans des développements très
intéressants, dont je ne puis ici que donner la substance,
à l'occasion de chacun des lauréats. Le même rapport
rend un témoignage très avantageux de la brochure de
M. Gaudais sur la meilleure manière de combattre l'oï-
dium par le soufrage, et du système du docteur Guyot
pour la taille perfectionnée de la vigne.
    L'application faite par M. Paul Bounin, de Nice, du
système de taille Guyot sur la majeure partie de ses
vignes paraît avoir eu les plus heureux résultats. Le
magnifique rendement en raisins, qui vient d'être obte-
nu, prouve la bonté du système de culture de M. Bou-
nin, qui a mérité le premier prix.
    M. Trastour, employé des contributions indirectes à
Cannes, a mis une persévérance et un désintéressement
des plus louables pour faire adopter le soufrage à la
Gaude. Aussi a-t-on voulu apprécier et récompenser ses
efforts en lui donnant le deuxième prix. Un autre prix
de même valeur est venu couronner la lutte, soutenue
avec tant de persévérance par M. Galbiez, Maire de la
Gaude, contre l'oïdium dans ses vignobles. Neuf sou-
frages appliqués, lors de chaque apparition, ont fait
disparaître complètement la maladie.
    C'est encore aux soufrages réitérés et appliqués avec
intelligence que M. Chollet, instituteur à la Gaude, doit
la réussite de sa récolte des raisins et qu'il a mérité le
troisième prix.
    À la suite de ces diverses expériences, le soufrage,
opéré avec une persévérance égale à l'opiniâtreté du
mal, paraît devoir être considéré comme un remède bien
précieux. Il est utile que ces faits soient répandus dans
les populations agricoles. Ce ne sont point là des théo-
ries ; il s'agit d'expériences réussies, dont chacun peut
aller s'enquérir auprès des viticulteurs qui les ont faites.
Je pense, à cette occasion, être autorisé à rappeler ici,
Messieurs, ce que je disais au commencement de ce
discours, sur les bienfaits des Expositions qui, par le
moyen de la publicité, permettent à tous de profiter des
heureux résultats obtenus par quelques-uns.

Concours d'Animaux.

    L'intempérie, qui a régné dans les journées qui ont
précédé l'Exposition, n'a pas permis d'amener un aussi
grand nombre de sujets qu'il était permis de l'espérer.
Le rapport spécifie les divers motifs qui ont fait décerner
les prix et les primes. Nous ne mentionnerons ici que
les plus importants obtenus :
    Pour l'espèce Bovine, par M. Catany,de St-Vallier,
pour son taureau reproducteur, et par M. Degréaux, de
Nice, pour une superbe vache laitière ;
    Pour l'espèce Ovine, par MM. Carlavan de St-Vallier,
Alexandre Funel de Grasse, Pellegrin de Caille et
Andolin pour lots de moutons de boucherie et par
M. Degréaux pour un lot de montons mérinos.
    Pour la race Chevaline, par M. Bertrand de Thorenc,
et pour la race Asine, par M. Rebuffel de Séranon.
    Le rapport a fait connaître que le seul cheval repro-
ducteur présenté n'avait pas les qualités exigées. A ce
sujet, je crois, Messieurs, que la pensée que je vais
émettre personnellement, pourrait avoir quelque utilité.
Dans notre montagne, le particulier qui tient le cheval
étalon ne possède généralement que des sujets défec-
tueux ; aussi les produits laissent-ils toujours beaucoup
à désirer. Ne serait-il pas dans l'intérêt public, qu'une
subvention départementale ou d'autre origine, de 200 à
250 fr. par exemple, lui fut allouée pour qu'il entretint
un cheval de bonne conformation ? M. le Sous-Préfet
de l'arrondissement pourrait, au moyen d'une Com-
mission, faire vérifier si le sujet mérite la subvention.
    Quant à l'espèce Ovine, je crois devoir reproduire le
sens d'un rapport, présenté en 1857 au Conseil Général
duVar, par M. Marguerite d'Espérel, éleveur intelligent
dans l'arrondissement de Draguignan : il en résulterait
que la substitution du métis mérinos à notre race
commune serait une excellente opération. D'après les
expériences qu'il en avait faites, le type mérinos ne
présente pas plus de difficultés pour la nourriture que
le mouton du pays, et la valeur de sa laine est infiniment
plus forte. M. de Gasquet, directeur de la ferme-école
de Salgues, homme très expérimenté, en a rendu le
même témoignage. Si, comme je n'en doute pas, la
vérification de ces faits amène leur confirmation, il
serait dès lors utile de les porter à la connaissance de
nos éleveurs : je n'ai pas cru qu'il fut ici déplacé d'ap-
peler leur attention sur ce sujet.
    Des prix ont été accordés à M. Degréaux, de Nice,
ainsi qu'à M. Wolfield, de Cannes, pour leurs belles
volailles d'origines diverses, et à MM. Lautié et Rancé,
de Grasse, pour leur intéressante exposition de faisans
argentés.

Produits Agricoles.

Culture Maraîchère et Fruits.

    L'Exposition d'un blé de qualité supérieure a valu à
M. Mouton (Pierre) de Cipières, le 1er prix. Le second a
été obtenu par M. Bounin, de Nice, pour ses diverses
qualités de maïs d'un produit à la fois abondant et
parfait.
    Le concours des plantes maraîchères a offert un choix
remarquable et digne de notre pays, où cette culture se
fait sur une si grande échelle. Les suffrages se sont
portés sur les produits de M. Antoine Isnard, jardinier
à Grasse, sur ceux de M. Bouet, de Nice, et de M. Aron
régisseur chez Mme la Comtesse de Lestang-Parade, au
haut Thorenc.

Plantes d'Agrément et Fleurs.

    Cette Exposition a fait décerner les prix à M. Dubost
(Aimé) et à M. Jean Court, tous deux de Grasse. Pour les
fleurs, la beauté et la variété de celles présentées par
M. Edwin Stuart, de Nice, lui ont mérité un prix excep-
tionnel. On a beaucoup remarqué les Glayeuls coupés
de M. Vaisse, horticulteur de Paris.

Prix d'honneur des Dames.

     Les Dames de notre ville de Grasse, cette riante
patrie des fleurs ne pouvaient rester indifférentes au
milieu de l'élan de la population. Elles ont voulu y
correspondre de leur côté, en fondant elles-mêmes un
prix d'honneur pour la plus belle corbeille de fleurs
et de fruits. C'est, au sein d'une Commission, choisie
par elles-mêmes qu'a été débattue la question des ré-
compenses à décerner aux exposants et nous ne sommes
ici que les interprètes du verdict rendu par cet aimable
aréopage.
    M. Albin Marcy, de Grasse, a obtenu la médaille d'or.
Les médailles d'argent ont été décernées à MM. Dubost,
de Grasse, et Stuart, de Nice. Par l'envoi de leurs belles
fleurs, nos lauréats ont brillamment concouru à l'éclat
de cette Exposition.

                    Messieurs,

     La fin de ma tâche approche. L'Agriculture et ses di-
verses branches, ainsi que l'Horticulture, ont été passées
en revue. Il me reste la partie industrielle ; mais avant
de l'aborder, je dois résumer la travail de deux Com-
missions, dont les travaux ont eu pour point de départ,
l'inspiration si sagement pratique, si éminemment fé-
conde de notre principal promoteur, M. le Sous-Préfet.

Attribution du Prix Communal.

    Oui, Messieurs, une pensée excellente a été celle de
donner un témoignage public à la Commune rurale
qui aura le plus fait pour le développement des idées
morales au sein des populations agricoles, et pour l'ac-
croissement de leur bien-être matériel.
    Parmi les communes de l'arrondissement de Grasse,
il en est deux, Valbonne et Mouans-Sartoux, qui ont
attiré sur elles l'attention du Juri chargé d'apprécier
leurs titres. D'après les conclusions d'un rapport, où se
trouvent développés les véritables principes d'une saine
administration municipale, le pris a été décerné à la
commune de Valbonne et le tableau d'honneur sera
remis à M. le Maire Ardisson.
    Elle a fait, dans moins de dix ans, l'application d'une
somme de 30,000 fr. à de judicieuses réparations à la
paroisse et aux maisons d'école des deux sexes, à la
construction et à l'entretien des chemins vicinaux, et
enfin à l'ouverture d'ateliers de charité pour les chôma-
ges de l'hiver.
    La Commission a eu des éloges également pour la
commune do Mouans-Sartoux, bien dirigée et, qui a
réalisé dans le même espace de temps des améliorations
fort remarquables.

Prix aux Serviteurs Ruraux.

    Après un prix d'honneur décerné à la Commune
rurale la mieux administrée, la Société Centrale de
Nice a porté sa sollicitude sur la classe si intéres-
sante des serviteurs ruraux. Vous le savez, Messieurs,
les travaux des fermes, tant soit peu importantes, ont
besoin de deux auxiliaires indispensables ; le valet de
ferme et le berger. C'est par leur aide que les éléments
premiers de la subsistance des populations, le pain et la
viande, sont produits. Si, par suite de la tendance qui se
manifeste malheureusement aujourd'hui, ces humbles,
mais si utiles professions sont désertées, un renchéris-
sement des denrées principales ne peut que se manifes-
ter. Aussi, pour conjurer un pareil malheur, toute me-
sure qui peut,soit donner au serviteur rural le sentiment
de la dignité de sa profession, soit lui fournir un soula-
gement par un don pécuniaire, doit-elle être accueillie
avec empressement ? C'est le but qu'on a cherché à
atteindre en donnant à la fois au vieillard blanchi dans
les travaux des champs et une prime en argent et une
médaille de bronze, que le Rapporteur appelle, avec un
sentiment de juste appréciation, une sorte de médaille
de Ste-Hélène du travail.
    C'est principalement parmi des colons partiaires
qu'ont été recrutés nos lauréats, et la Commission, en
les adoptant comme aptes à concourir, a tenu compte
des circonstances particulières de ce département. Elle
a fait preuve aussi d'une grande sagesse en donnant cet
encouragement aux femmes qui unissent les soins du
ménage à la fatigue des champs. Onze lauréats vont être
signalés. J'aurais craint de mutiler l'excellent travail du
Rapporteur du Juri d'examen en n'en donnant que des
extraits. Nous l'aurions engagé à le lire lui-même,
mais un deuil récent de famille l'en empêche ; et c'est
M. le premier Secrétaire de l'Exposition qui a bien
voulu se charger de vous en donner lecture avant la
distribution.

Produits Industriels.

    J'aborde enfin , Messieurs, la partie importante de
l'industrie. Les deux rapports si substantiels, auxquels
elle a donné lieu, présentent un bien grand intérêt,
Déjà, vous aurez pu par vous-même apprécier les pro-
duits des exposants ; une partie de ma tâche se trouve
donc simplifiée. Il me reste donc à appeler plus particu-
lièrement votre attention sur les faits qui peuvent faire
ressortir le mérite de certains lauréats et de certaines
fabrications.
    Pour généraliser ces faits, j'ai dû modifier le classe-
ment des divers produits en adoptant un ordre par
origine et par destination de ces mêmes produits. Je les
partage en cinq groupes.

Parfumerie et Huiles d'Olive.

    Voilà les deux bases de la prospérité du pays : pros-
périté agricole et industrielle.
    Pour la parfumerie, M. Méro, de Grasse, a obtenu une
mention honorable hors ligne. Vous savez que déjà,
dans des concours plus importants, il a reçu de hautes
distinctions.
    Toutes les maisons dont les noms suivent ont reçu
la médaille d'argent. Le mérite de leurs produits est
connu depuis longtemps, et la récompense actuelle n'est
que la confirmation d'une importance commerciale in-
contestée. Les parfums qu'ils ont exposés sont tous de
marchandise de premier choix. Je suis donc heureux
de vous signaler MM. Isnart-Maubert, successeur de
Mme Geoffroy, Bérenger fils, Hugues aîné, Lautier et
Rancé, Giraud fils, tous de Grasse, et MM. Ardisson
frères, du Cannet.
    MM. Cavallier frères, Vve Henry Brun et François
Brun, également de Grasse, ont obtenu le 2me prix.
     Pour les huiles d'olive, la médaille d'argent a cou-
ronné l'exposition faite par M. le docteur Maure, qui,
grand propriétaire à St-Césaire, apporte le plus grand
soin à la fabrication du produit de ses olives. Je dirai à
cette occasion que c'est un exemple qui mérite d'être
suivi. Les oliviers de cet arrondissement se trouvent,
en général, dans une situation propre à produire des
huiles excellentes. Pour que leur réputation se propage
au dehors, il convient que les propriétaires veillent à
leur bonne fabrication.

Autres produits provenant du sol.

    Le prix principal des vins et liqueurs a été légitime-
ment acquis par les délicieuses liqueurs de M. Louis
Martelly, de Grasse.
    Les vins de MM. Euzière et Trastour, de St-Jeannet,
et les vins cuits de M. Guiol, de Fayence, ont été dis-
tingués par la médaille de bronze.
    Une industrie, qui jadis avait contribué grandement
à la prospérité de Grasse, celle des tanneries, par laquelle
plusieurs produits du sol sont utilisés, est dignement
représentée dans le local de l'exposition. Le premier
prix a été accordé à M. Isnard Jacques, de Grasse, pour
la variété de ses cuirs et pour ses peaux riches, destinées
aux fourrures et aux tapis.
    La beauté et la valeur des cuirs et des peaux vernies
de MM. Suque frères et des cuirs de M. Isnard-Gavoty,
tous deux de Grasse, leur ont valu à chacun la mé-
daille de bronze.
    Un des produits de l'Apiculture, la cire, est devenue
pour M. Auguste Goby, de Grasse, la base d'une fabri-
cation importante. La variété de ses produits en cierges,
bougies et cires destinées à divers usages, leur bonté et
la modération du prix qui leur a procuré un débouché
considérable, ont été couronnées par la médaille d'argent.
Le miel vierge de nos montagnes, dont on voit ici un
échantillon, a été exporté cette année pour une quantité
de 300 barils par ce négociant.
    Le sol forestier, qui a déjà donné à la tannerie les
écorces de chênes, fournit encore un produit qui est
l'objet d'un commerce local considérable ; je veux parler
du Sumac. Le Rapporteur de la Commission est entré
dans des détails intéressants sur l'origine, la destination
et le chiffre de l'exportation de cette denrée. La récolte
de cette feuille s'élève à une moyenne annuelle de 5 à
600 mille kilogrammes, et la poudre qui en provient
atteint la quantité de 400 à 450 tonnes. Le même sol
produit aussi le myrte, dont la feuille est à son tour
réduite en poudre, et toutes ces poudres sont expédiées
pour le Nord. MM. Augier Pierre et Lucien Mouton
fils, tous deux de Grasse, ont été couronnés pour cette
fabrication de poudres tinctoriales.
    On voit par ces diverses citations combien l'industrie
à Grasse a utilisé le grand moteur hydraulique que le
pays possède. Après l'immense fabrication des huiles,
les usines ne chôment pas ; les sumacs, les tans, le
myrte, etc., sont triturés sous nos meules si nombreu-
ses et alimentent le commerce d'exportation de notre
ville.
    Un autre produit qui aurait pu être rattaché à la
sylviculture, la décortication du chêne-liège, a fait
donner à M. Méro une mention honorable hors ligne.
    Nos huiles d'olive sont d'un grand emploi pour la
savonnerie. L'importante maison Oxnard et Sprague,
de Cannes, a obtenu une médaille d'argent et une men-
tion honorable hors ligne pour l'ensemble de sa fabrica-
tion et ses savons marbrés.
    La médaille d'argent a récompensé la bonté des
savons blancs de M. Jacques Charrier, de Grasse, et
deux seconds prix ont été accordés à M. Latil J.-B.
et Fausset frères, tous deux aussi de Grasse, pour le
même genre de fabrication,
    Dans les Expositions du restant de la France, on voit
figurer en quantité des instruments d'agriculture. Notre
sol et notre climat ne comportent généralement pas leur
emploi. Aussi, sont-ils remplacés dans notre exposition,
par des outils et des appareils propres soit à notre culture
soit aux industries qui s'alimentent des produits du sol.
Je vais donc les grouper dans l'article suivant que je
nommerai :

Appareils propres à l'Industrie et à l'Agriculture
locales.

    L'exportation si importante de la Parfumerie et de la
Distillation, réclame l'emploi de nombreuses matières
que nous appelons enveloppes. La Chaudronnerie et la
Ferblanterie sont appelées à satisfaire aux besoins de
ces deux. industries. Dans les diverses enquêtes qui ont
été faites pour apprécier les transports à donner à notre
embranchement, il a été reconnu, par des chiffres ri-
goureusement relevés dans les ateliers, qu'un poids
très considérable en cuivres et fers-blancs était annuel-
lement transporté à l'usage de la distillation. Il existe
dans notre ville un grand nombre d'ouvriers capables
en chaudronnerie.
    Le Jury d'examen s'est plu à couronner du 1er prix,
M. Sicard (Léon), de Grasse, pour la construction d'une
chaudière à vapeur perfectionnée qui procure à la distil-
lation des plantes et fleurs aromatiques, et à la rectifica-
tion des essences et alcools, économie dans le combustible
et amélioration des produits.
    Des médailles de bronze ont été obtenues par M. Si-
card (Honoré) dont l'appareil de distillation sert à éviter
le grave inconvénient des coups de feu et à M. Gillette
cadet, pour la bonté de son rectificateur des essences
perfectionné. Ces deux fabricants sont, aussi de Grasse.
    La distillation et la parfumerie, Messieurs, demandent
encore une quantité considérable d'enveloppes en verre.
Les flacons de diverses formes, qui renferment nos eaux
de fleurs d'oranger se répandent dans toute l'Europe.
Aussi une importation considérable en est-elle faite
dans nos murs. Un grand fabricant de verre, M. Barthé-
lémy,de Cannes, nous en envoie un très fort contingent.
L'importance de son débouché n'empêche pas cet hono-
rable industriel de s'occuper d'améliorations et il a ex-
posé un essencier perfectionné. Sa manufacture porte
aussi à Nice des milliers de bouteilles, destinées à l'ex-
portation des huiles, que notre chef-lieu expédie sous la
désignation de Canavettes. M. Barthélémy mérite donc
sous tous les rapports le 1er prix qui lui a été accordé.
    On le sait, Messieurs, des forêts d'oliviers couvrent
de vastes surfaces dans le département des Alpes-Mari-
times. L'innombrable quantité d'olives qu'elles produi-
sent sont toutes mesurées au double décalitre. Il est
donc d'une extrême importance que ce mesurage soit
fait avec la plus grande exactitude possible. M. Victor
Muraour, de Grasse, a exposé une radoire fixée au double
décalitre qui fonctionne avec facilité et précision. Son
application mériterait d'être généralisée. Une médaille
de bronze a été accordée à ce fabricant. Nous croyons
ne pas outrepasser nos droits en félicitant ici M. Vidal,
vérificateur des poids et mesures, qui a conçu cet utile
appareil.
    La sériciculture emploie, pour le battage des cocons,
les escoubettes en bruyères de M. Cavallier frères et
Marteliy-Escoffier , de Grasse. Ces deux industriels
emploient un personnel nombreux, puisqu'ils exportent,
plus de deux cent mille escoubettes. Un second prix
sert d'encouragement à chacun d'eux.
    Enfin, le foulage des raisins est facilité par l'appareil
de M. Aubin, de Draguignan , qui a reçu un prix
analogue.

Fabrication de Denrées alimentaires.

    Cette section n'est point sans importance dans notre
contrée. Un 1er prix pour la Confiserie et Pâtisserie a
été accordé à l'ancienne maison Jh. Nègre, dont vous
avez apprécié les produits de choix, et dont le nom a été
distingué dans les expositions universelles.
    La spécialité de la fabrication des gâteaux à la fleur
d'oranger et à la rose appartient à la maison Vve Henri
Brun et François Brun fils. Le mérite de ce produit lui
a fait obtenir une médaille de bronze. Un prix pareil
a été accordé à M. Isnard Antoine-Honoré dont les
biscuits et autres produits sont goûtés journellement
par un nombreux public. Tous ces industriels appar-
tiennent à Grasse.
    Les conserves alimentaires sont représentées par
M.Augier (Pierre)qui a exposé des conserves de tomates,
des piments et des alcools extraits de divers fruits ainsi
que du miel. Les expéditions considérables qu'il fait
outre-mer de ses tomates, témoignent de la bonté de
leur préparation. Quant aux piments, il doit expédier
cette année pour ce seul article, une quantité de 100
tonnes. La médaille de bronze, qui lui a été accordée à
l'article sumacs, s'applique aussi aux produits que je
viens d'énoncer.
    Il ne me reste plus à résumer, Messieurs, que la
partie purement industrielle et artistique, que je désigne
sous le nom de :

Produits divers.

    La papeterie est représentée, en premier lieu, par
M.Dubout (Antoine) de Grasse. Ses papiers variés, leur
qualité, le prix auquel ils sont livrés, la spécialité du
papier-coton pour le procédé toujours plus répandu du
filtrage des huiles, ont captivé tous les suffrages du Juri
d'examen, qui a regretté de n'avoir qu'une médaille de
bronze à lui accorder. En deuxième lieu, cette industrie
est représentée par les produits plus modestes de la
papeterie de M. le docteur Maure, dirigée par M. Contour,
son contremaître. On y fabrique, au moyen des pro-
cédés modernes, les papiers communs pour le pliage et
l'emballage. Il s'en consomme beaucoup dans ce dépar-
tement et il s'en exporte considérablement dans les
départements voisins. Une médaille de bronze a été
accordée à M. Contour.
    La poterie a un exposant, dont les produits méritent
l'attention, c'est M. Massier (Jacques aîné), de Vallauris.
A son ancienne fabrication de poterie commune, il a
joint depuis quelque temps la poterie artistique. Le goût
en est parfait ; la qualité très bonne et les prix en sont
modérés. Ses produits sont appréciés par tout le monde,
et c'est sans hésitation qu'un 1er prix lui a été accordé.
Le 2me prix, dans cette partie, a été décerné à M. Aussel
(Nicolas), de Biot, pour ses jarres. Chacun connaît l'im-
portance qu'a prise depuis longtemps la fabrication de
ces vases, indispensables à la conservation des huiles.
    La carrosserie est dignement représentée à l'expo-
sition par MM. Augier et Renard, dont la jolie voiture
est pourvue d'un nouveau système d'avant-train.
    La miroiterie, par M. Guérin Ferdinand.
    La taillanderie et la coutellerie, par MM. Bernard et
Sylvestre, tous deux de Grasse, et par MM. Letuaire, de
Toulon, et Dufresne, de Cannes.
    L'ébénisterie, par M. Pélissier, de Grasse.
    Enfin, la fabrique de M. Ricord (Anselme) a envoyé
son plâtre blanc, dont la qualité est renommée au loin.
La société minière, représentée par M. Courtin, de Biot,
a envoyé un échantillon de manganèse, et M. Pégulu,
d'Antibes, une pompe à nouveau système. Tous ces in-
dustriels ont reçu une médaille de bronze.
    Me voici arrivé, Messieurs, au terme de ma mission.
J'aurais voulu accorder plus de développement à cer-
taines industries ; mais il y avait des bornes à assigner
à un rapport déjà volumineux. Je ne regrette pas les
quelques veilles qu'il m'a coûtées ; car, s'il est vrai que
le travail soit le grand moralisateur des populations,
j'ai pu, comme nous le pouvons tous, avec joie nous
convaincre que dans ce pays, propriétaires, cultivateurs,
fabricants et ouvriers s'appliquent chacun avec ardeur
et intelligence à la tâche imposée à l'homme.
    L'Exposition actuelle sera une semence féconde d'é-
mulation et de progrès pour l'avenir, et le but élevé que
se sont proposés les promoteurs de cette œuvre, sera
ainsi atteint. Que M. le Sous-Préfet , que MM. les
Membres de la Société Centrale de Nice en reçoivent de
nouveau les remercîments de notre population.

___________________________________
(1) Lettre de Napoléon III à M. le Ministre de l'Intérieur.
(2) C'est l'auteur du présent rapport général. (Note du Rédacteur
du Commerce. )

   
   
 


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