Palais de l'Agriculture
113 Promenade des Anglais
06200 NICE
04 93 86 58 44
Mèl
 

Site sur l'histoire de la
Société Centrale d'Agriculture, d'Horticulture
et d'
Acclimatation de Nice et des Alpes-Maritimes

Soufrage

Précédente | Remonter | Suivante

 
Pour tout renseignement et inscriptions, consultez
le site des actualités
de la SCA de Nice et des A-M
 

 

Accueil
Missions
Historique
Palais
Bibliothèque
Documents
Etudes
Expositions
Relations
Plan du site

Oranger
Pisciculture
Soufrage
Culture dans les A-M

Remonter

 

Extrait du Bulletin N°4, octobre 1861, pages 13 à 25


Rapport sur le soufrage de la Vigne dans les arrondissements
de Nice el de Grasse, département des Alpes-Maritimes.

Rapporteur M. Gaudais.

          Messieurs

    Les Sociétés d'Agriculture et d'Horticulture fondées
et dirigées, d'ordinaire, par des hommes de savoir,
indépendants et dévoués à leur pays, ont pour mission
toute particulière d'éclairer l'homme des champs en
faisant arriver jusqu'à lui le bienfait de la civilisation
moderne, c'est-à-dire les progrès qui s'opèrent chaque
jour, à son insu, dans le vaste domaine de l'agriculture,
et auxquels il serait resté longtemps encore étranger,
soit par indolence native, soit par défaut de moyens
à sa portée.
    C'est mue par cette vérité, et touchée de l'ignorance
dans laquelle est restée plongée jusqu'ici la population
rurale de l'arrondissement de Nice, que votre Société
s'est constituée et s'est imposée l'honorable initiative
de mettre un terme à ce trop regrettable état de choses.
    Une première exposition horticole a eu lieu en avril
dernier. Toute imparfaite qu'elle était, elle n'en a pas
moins porté des fruits heureux, elle a fait poindre chez
le maraîcher et l'horticulteur de profession ce germe
d'émulation qui est toujours le signe précurseur du
progrès ; donc le progrès sera .
    Aujourd'hui, votre Société, élargissant son domaine,
aborde résolument la tâche épineuse d'enrayer la marche
d'un fléau encore incompris, qui depuis tantôt douze
ans, tarit la source d'un produit important à plus d'un
titre pour le pays : nous avons nommé l'oïdium Tuckeri
et la vigne sa victime.
    A cet effet, elle a préconisé par la voie des journaux
le bienfait du soufrage et recommandé instamment son
application à tous les viticulteurs du pays, propriétaires
et fermiers,
   Votre Société, Messieurs, ne s'est pas arrêtée là
convaincue, qu'ici comme en tous lieux, l'homme in-
crédule a besoin d'un stimulant énergique que n'offre
pas toujours une recommandation désintéressée, alors
même qu'elle est étayée de raisonnements et de faits
incontestables, elle a décidé que des médailles et des
récompenses pécuniaires seraient publiquement décer-
nées aux viticulteurs qui auraient fait l'application la
plus intelligente et la plus heureuse du soufrage sur la
récolte pendante, et comme corollaire de cette décision,
elle a, dans sa séance du 1er juillet dernier, nommé une
commission, prise en dehors de son sein, composée de
MM. Raybaud propriétaire à la Colle, Beranger pro-
priétaire et Maire à St-Laurent du Var, et Gaudais de
Nantes, à l'effet de procéder à la vérification des vigno-
bles soumis au soufrage et en faire son rapport.
    C'est cette commission, Messieurs, qui vient aujour-
d'hui, par mon organe, mettre sous vos yeux le résultat
de ses investigations.
    Six concurrents seulement sont entrés en lice dans
les deux arrondissements, quatre dans celui de Nice,
deux dans celui de Grasse ; c'est bien peu ! Pourquoi une
si déplorable apathie dans un pays où l'intelligence ne
manque pas ? à qui doit-on s'en prendre ? au fermier ?
Non. Le fermier ne lit pas, il ne sait pas lire, il n'a pas
le temps de l'apprendre. Il ignore, lui, tout ce qui se
passe au-delà de la borne de son champ. Livré à lui-
même, à ses instincts arriérés, il met aveuglément en
pratique les leçons qu'il a reçues de son père et qu'il
transmettra religieusement à son fils sans modification
aucune : n'attendez rien de plus de lui.
    I1 faut donc le dire et sans hésitation : la faute, toute
la faute en est au propriétaire du sol. Tuteur né de
l'homme des champs, de celui qu'il appelle encore son
paysan, le propriétaire niçois ne comprend pas, ou
comprend mal cette sainte mission. Intelligent, curieux
et suffisamment lettré, il n'a pas le droit de dire, lui,
j'ignorais. j'ignorais tel ou tel mode de culture, j'igno-
rais l'efficacité du soufrage. Non, vous ne l'ignoriez pas :
car vous lisez, et tout s'écrit, tout s'imprime aujourd'hui,
il n'y a plus d'arcanes : Nil sub sole novi.
    Non, vous n'ignoriez pas que depuis dix ans et plus,
le vin que vous consommez a été disputé à l'oïdium
par le soufrage, dans le pays voisin. Vous le saviez, mais
la récolte d'huile a été bonne et les prix élevés, que vous
importe le reste ? l'huile donne du vin. Oui, mais celui
qui a le plus besoin de vin pour réparer ses forces
épuisées à vous procurer cette huile, celui-là s'en passe
il boit de l'eau ; et si vos terres sont mal cultivées, s'il
en reste une minime parcelle d'inculte parce que les
forces lui ont manqué à l'œuvre, vous l'accuserez de
nonchalance, que sais-je encore ?
    Donc, si l'Agriculture et l'Horticulture, ces deux
sources de la prospérité publique, sont si arriérées en ce
pays, aux propriétaires du sol la faute, à eux la respon-
sabilité ; ils n'ont pas compris le mandat qui les liait
vis-à-vis de leurs paysans, pour me servir de leur ex-
pression surannée.
    Et parmi ces quatre concurrents de l'arrondissement
de Nice, combien compte-t-on des niçois ? Un seul !
Les autres sont tous étrangers à la localité. C'est dou-
loureux à dire, mais c'est la vérité. Honneur donc à
eux ! que leurs noms soient inscrits dans les archives de
votre Société comme premiers jalons du progrès. Autour
d'eux, n'en doutons pas, viendront se grouper, l'an
prochain, de nombreux néophytes.
    Ces six concurrents sont : arrondissement de Nice,
MM. Bounin, Paul, quartier de St-Roch ;
         Sicard, propriétaire, Place d'Armes ;
         Camous, Victorin, fermier chez M. le baron de
                    Zuylen de Nyevelt, propriétaire à St-Étienne
         Barbaroux, Jérôme, fermier chez Mme la Comtesse
                    Malaussena, à Cimiez.
    Et pour l'arrondissement de Grasse :
MM. Bounin, Paul, déjà cité, propriétaire à St-Laurent ;
         Daydery,                            d°                   d°
         Mary, Louis, propriétaire à la Gaude.
    Le premier vignoble visité par votre Commission
est celui de M. Paul Bounin à St-Laurent (Arron-
dissement de Grasse) quartier de la Pomarée. Sa
contenance est d'une hectare 1/2 environ. Partout le
raisin y est abondant et magnifique. Quelques grappes
isolées et placées sous l'influence morbide du vignoble
voisin, non soufré, témoignent, par quelques grains
affectés, de l'intensité du fléau dans cette commune, et
disent en même temps combien il a fallu d'intelligente
persévérance chez le propriétaire pour en préserver
aussi complètement son vignoble.
    Pourquoi votre Commission ne peut-elle rendre le
même témoignage de la propriété Dayderi, dans laquelle
elle s'est rendue en quittant celle de M. Bounin ?
    M. Dayderi aurait pu faire tout aussi bien que son voisin,
mais il semble s'être trop reposé sur la capacité de son
fermier. Il est des choses, et l'opération du soufrage de
la vigne est du nombre, qui réclament l'initiative directe
du maître. M. Dayderi a de beaux raisins, sans doute,
mais il pouvait ne pas en avoir de malades. Il parait, du
reste, l'avoir compris, mais trop tard ; car on procédait,
à notre arrivée sur la propriété, à l'enlèvement des
grappes touchées par l'oïdium.
    La 3me propriété qui a appelé notre attention est celle
de M. Mary, Louis, propriétaire à la Gaude.
    Les souches de ce vignoble sont vieilles ; la plupart
n'ont reçu ni labours ni soins d'aucune sorte ; et pour-
tant, grâce au soufrage pratiqué avec persévérance, elles
sont chargées cette année de nombreuses et belles
grappes de raisin. Le défaut de labours et l'absence de
tous soins, que nous venons de signaler dit assez que le
propriétaire de ce vignoble n'est un converti que d'hier ;
naguère encore il ne croyait pas à l'efficacité du soufrage,
aujourd'hui il regrette sincèrement qu'une fatale obsti-
nation lui ait fait perdre tant de belles récoltes.
    Un autre propriétaire de St-Laurent s'était fait ins-
crire ; mais nous n'avons pas cru devoir le citer, attendu
qu'à notre arrivée chez lui ses vignes étaient vendangées.
Ce propriétaire est M. Curraud, Claude. Il nous a assuré
que chez lui aussi le soufrage avait produit l'effet le plus
heureux.
    Le 4me vignoble soumis à notre examen était celui
de M. le Baron de Zuylen de Nyeveit, près St-Etienne ;
fermier Camous, Victorin, inscrit. (Arrond. de Nice).
    Ce vignoble est divisé en trois parties. La première
création d'un an à peine, en fins cépages, était trop
jeune, quoique d'une bonne venue, pour attirer notre
attention ; ce petit vignoble est d'ailleurs resté étranger
au soufrage, unique objet de notre mission.
    La 2de, d'une superficie de 25 à 30 ares, plantée en
lignes droites et à basses souches d'après la méthode
nouvelle et presque généralement adoptée aujourd'hui,
du Docteur Gayot, n'est qu'à la deuxième feuille. Ce
sera l'an prochain un joli spécimen, le premier à Nice
de cette méthode si rationnelle et si justement préco-
nisée ; mais si cette année le soufrage a du y être prati-
qué, ce n'est que sur quelques ceps d'espèce hâtive, sur
lesquels des fruits adventifs se sont montrés.
    La 3me partie se compose de trois rangs de ceps élevés
à basses souches, comme dans la précédente, et d'une
nombreuse série de belles palmettes, qui, quoique
âgées à peine de trois ans, n'en sont pas moins chargées
de fruits bien formés, dont pas un n'a été atteint par le
fléau, grâce à l'application raisonnée qui a été faite du
soufrage par le Sieur Camous, Victorin, cultivateur ca-
pable et passionné pour tout ce qui est progrès en
agriculture.
    Le 5me vignoble sur lequel s'est transportée votre
Commission est celui de M. Sicard, place d'armes.
    Ici, la sollicitude du maître n'a pas fait défaut aux
jeunes et riches vignes que nous avons sous les yeux;
aussi en est-il largement récompensé ; partout végéta-
tion luxuriante, raisins abondants, et pas la plus légère
trace d'oïdium. M. Sicard est un viticulteur soigneux et
capable.
    La 6me propriété qui a appelé l'attention de votre
Commission est celle de Mme la Comtesse Malaussena
fermier Barbaroux, Jérôme, inscrit.
    Nous voici en pleine culture Niçoise. Voilà des vignes,
beaucoup de vignes, mais ce n'est pas là un vignoble.
En contemplant ce pèle mêle inextricable de végétaux,
la pensée se reporte tout à coup à cette époque, déjà
bien loin de nous pourtant, où Nice enserrée dans sa
triple chaîne de montagnes, sans rapports avec ses
voisins d'au delà des monts, ne leur donnant rien, n'en
recevant rien, était obligée de cultiver un peu de tout
pour parer à ses besoins ; aussi ces ceps noirs, longs,
tortueux. s'entrelaçant presque, ne semblent-ils placés
la que comme des hors-d'œuvre ; ce n'est pas un produit,
en effet, qu'on leur demande, c'est tout simplement la
consommation du logis et de la ferme. Comment pour-
raient-ils faire plus, ces pauvres ceps, obligés qu'ils sont
de disputer leur chétive existence au blé, aux fèves, à
ces arbres sans nombre et de toutes espèces qui les étouf-
fent ? car d'engrais direct, ils n'en reçoivent jamais ;
de soins, une taille plus ou moins hétéroclite, et voilà
tout. Quoi donc d'étonnant, après cela, que tant de
ceps restent stériles? les deux agents indispensables à
une bonne fructification, l'air et la lumière, leur faisant
complètement défaut.
    Il fallait, jadis, produire à quelque prix que ce fût
du pain et du vin sous peine d'en manquer, soit ; mais
s'obstiner encore, aujourd'hui que toutes les barrières
sont abaissées, à vouloir du blé là où le seul moteur qui
permette de le produire à bon marché, la charrue, ne
saurait fonctionner, c'est de l'aberration.
    Que le propriétaire Niçois se décide donc à demander
désormais du blé à ses voisins, il leur donnera en
échange, et avec avantage , d'excellents vins qu'il pro-
duira quand il le voudra résolument; car il a pour lui le
sol et son soleil.
    Nous demandons pardon à votre société de cette
digression étrangère à notre sujet auquel nous revenons.
    Les raisins, partout où ils ont pu se faire jour, sont
beaux, très beaux, sur cette propriété qui n'avait pas
connu de récolte depuis douze ans. C'est que le sou-
frage y a été bien appliqué et a complètement annihilé
les efforts du fléau, d'autant plus redoutable ici que la
propriété est entourée de vignes dont pas un cep n'a
échappé à sa fureur dévastatrice. Plaignons les proprié-
taires de ces vignes si cruellement atteintes, et faisons
des vœux pour que la leçon leur profite : une plus longue
obstination de leur part n'a plus sa raison d'être, en
présence du résultat obtenu par leur voisin.
    Nous voici arrivés au terme de nos vérifications. Il ne
nous reste plus qu'à vous dire quelques mots des vignes
du jardin de M. Bounin, Paul, à St-Roch. Ce n'est pas
d'un vignoble qu'il s'agit ici, c'est d'une treille, mais
d'une belle treille à la thomeri, l'unique à Nice, et qui
aurait rendu jaloux, cette année, plus d'un horticulteur
de Thomeri même par la quantité prodigieuse de
raisins qu'elle a donné, et par l'aspect à la fois grandiose
et symétrique qu'elle présentait à l'œil de l'observateur.
    Cette Thomeri, contrairement à l'usage, n'est pas
appliquée contre un mur, mais bien contre une tonnelle
en fer, isolée au milieu du jardin et longue de 40
mètres environ. Les quatre premiers cordons tapissent
en s'étageant gracieusement tout le côté est de cette
tonnelle dont les coursons du 5me cordon couvrent la
moitié de la voûte , tandis que l'autre moitié est garnie
par les flèches d'une nombreuse série de palmettes qui
s'élèvent en le fermant le long du coté Ouest. C'est
une véritable et délicieuse chambre de verdure d'où
pendent de tous cotés, en forme de stalactites, des
myriades de belles grappes de raisins vermeils et variés
à l'infini, et tous arrivés à leur parfaite maturité, malgré
le doute qu'on eût pu en avoir à cause de leur position
demi ombragée ; c'est bien beau !
    Votre Commission, Messieurs, avait une mission
limitée, la constatation du soufrage et sa bonne ou mau-
vaise application, mais chez les Viticulteurs inscrits
seulement : Elle n' a pas cru devoir aller au-delà.
    Qu'il nous soit permis cependant, Mesieurs, de dire
un mot de quelques vignobles que nous avons rencontrés
dans le cours de nos vérifications et dont les proprié-
taires, par des motifs qui nous sont restés inconnus,
n'ont pas voulu, ou ont négligé de se faire inscrire à votre
concours. Mais, tout en les signalant à votre attention,
votre Commission déclare positivement qu'elle ne recon-
naît aux dits propriétaires aucun droit à la récompense
promise, puisqu'en restant volontairement étrangers
au concours, ils ont implicitement renoncé au bénéfice
qui s'y trouve attaché.
    En citant ici leurs noms, nous en faisons simplement
nos auxiliaires pour amener à bonne fin l'œuvre de
conversion tentée chez les plus obstinés adversaires du
soufrage, mais rien de plus.
    Nous signalerons d'abord le vignoble de M. Barbery,
à St-Laurent, cultivateur intelligent, dont les beaux
raisins témoignent surabondamment que le soufrage y
a été appliqué avec discernement.
    Ce que nous disons du vignoble de M. Barbery
s'applique en entier à ceux de MM. Hypolite Octobon et
Pizanni de la même commune, avec cette variante
toutefois, que mieux avisé que ses trop obstinés
voisins, qui ont soufré cette année pour la première
fois, M. Pizanni n'a pas attendu si tard à ouvrir ses
yeux à la lumière : il soufre, lui, depuis cinq ans, et
depuis cinq ans il a des récoltes splendides.
    Maintenant, Messieurs, lequel des concurrents inscrits
mérite au plus haut degré la distinction flatteuse que
vous avez votée ? c'est une question que vos commissai-
res se sont posée et dont la solution est pour eux un
véritable embarras.
    Des six concurrents inscrits, l'un, M. Dayderi n'a
pas obtenu du soufrage tout ce qu'il pouvait raisonna-
blement en attendre s'il eût opéré avec plus de soin ;
reste donc cinq concurrents sérieux : MM. Bounin ,
Sicard, Camous, Mary et Barbaroux ; et tous ont bien
mérité, puisque, abstraction faite du plus ou moins de
raisins, ce qui ne rentre pas dans la question du sou-
frage, tous ont disputé victorieusement leur récolte au
fléau inexorable qui détruisait tout chez leurs voisins.
    Tous ont bien mérité, et tous auraient des droits à une
récompense égale ; mais, outre la charge que cela impo-
serait à votre Société naissante, la prodigalité dans la
distribution des récompenses est toujours une faute,
elle en diminue l'éclat et en atténue l'importance même
aux yeux de ceux qui les obtiennent.
    Parmi ces cinq concurrents également méritants,
deux sont des hommes de mérite, instruits et zélés, qui
se sont imposé la noble mission d'éclairer et d'instruire
ceux que leur naissance et leur état a cloués au sol. Les
trois autres sont des hommes de labeur.
    Nous l'avons déjà dit, Messieurs, les Sociétés d'Agri-
culture et d'Horticulture ont été fondées pour répandre
les bonnes méthodes de culture dans la classe si labo-
rieuse, mais si attardée des hommes des champs. Eh !
bien , si parmi ceux-ci, il en est un, qui ouvre l'oreille
aux bons conseils et entre résolument, franchement et
à ses risques et périls dans la voie nouvelle qui lui est
ouverte et que ses compagnons, esclaves toujours d'an-
ciens préjugés et d'une vieille et malheureuse routine,
s'obstinent encore à méconnaître,celui-là, disons-nous,
mérite qu'on applaudisse à ses succès et qu'on l'en ré-
compense. Et, en agissant ainsi, croyez-le bien, Mes-
sieurs votre Société aura fait un pas immense dans la
tâche qu'elle s'est si généreusement imposée : récom-
penser l'homme de peine, c'est l'élever aux yeux de ses
semblables, et en l'élevant vous groupez ceux-ci autour
de lui, vous les poussez à l'imiter, et ils le feront volon-
tiers, car c'est un des leurs.
    Vos commissaires estiment en conséquence que ce
serait faire un acte de haute intelligence, par l'effet
immense que cela produirait sur l'esprit prévenu des
cultivateurs en général, en décernant aux Sieurs Jérôme
Barbaroux et Camous, Victorin, à chacun une médaille
de bronze pour le soufrage de la vigne, et en accompa-
gnant cette trop modeste médaille, d'une récompense
pécuniaire, mobile puissant chez les hommes de cette
classe.
    Et à M. Mary François de la Gaude, (Arrondissement
de Grasse), une mention honorable seulement, à cause
du retard qu'a apporté ce Viticulteur à pratiquer le
soufrage, malgré les bons et irrécusables exemples qu'il
avait sous les yeux dans les propriétés de MM. Bounin,
Pizanni, Octobon etc. etc.
    Et si, pour être prises en considération, les propositions
de votre Commission avaient besoin d'un appui géné-
reux et honorable, elle n'hésiterait pas à réclamer celui
de MM.Bounin et Sicard qui ne le lui refuseraient assu-
rément pas. Des hommes de leur valeur ont l'intelligence
des hommes et des choses, et pour eux être utile, servir
d'exemple et initier aux saines doctrines de l'agriculture
et de l'horticulture la classe laborieuse et si nombreuse
de ces deux industries, sera toujours la seule et la plus
belle récompense qu'ambitionnera leur modestie.

       Nice,     26 Septembre 1861.


                                                         GAUDAIS.

   
   
 


---
Haut de page
---
Accueil | Remonter | Missions | Historique | Palais | Bibliothèque | Documents | Expositions | Relations
---

Site mis à jour le 03/03/2011  CV SCA
Webmestre

 

 

Proverbes préférés ou insolites
expliqués par des auteurs classiques

Education  à l'environnement
faune, flore, photos, champignons

La ferme pédagogique
accueil des classes à la ferme pédagogique de Roquebillière

Haut  pays niçois
8 vallées, 50 villages, le Mercantour

Photos gratuites
Des centaines de photos libres de droits

Fromage
fabrication de la tomme de vaches

Matelassier
artisan du haut pays niçois

Chevaux Quarter Horses
élevage vente de poulains et pouliches

La Vésubie
son  riche patrimoine, son histoire

Jardinage traditionnel en Provence
légumes, fleurs, fruits, culture, soins

Les Moyens Pays de la Région PACA
fiches pédagogiques pour l'éducation à l'environnement

Roquebillière
le  village

Les fables de la Fontaine
Livre I à XII - 233 fables avec illustrations

Coloriages sur la nature
300 coloriages animaux,  plantes...

Galerie de photos nature
fleurs, animaux, champignons,
coloriages, gravures, timbres

Contes pour enfants
des centaines de contes originaux sur la nature, les animaux...
La Bible intégrale
avec définitions

La Camargue
50 fiches documentaires

La Bible illustrée par Gustave Doré
235 gravures
Proverbes et dictons
Plusieurs milliers. Nature, animaux, vie rurale...

 

 
Ce site est audité par Xiti
    
compteur